Une nouvelle initiative pancanadienne révèle des lacunes importantes au niveau des soins de santé queer et trans

Malgré les avancées considérables en ce qui concerne l'acceptation et la visibilité des hommes queer et trans, des lacunes persistent au niveau de leur bien-être, notamment en matière de santé mentale et sexuelle. Si nous ne faisons pas attention, ces écarts se creuseront au fil du temps.

Cette alerte est au cœur de la toute dernière initiative de l’effort collaboratif pancanadien Avancer, une coalition vouée à l'amélioration de l'accessibilité et de l'utilisation des services de santé pour les hommes gais, bis, trans, bispirituels et queer (GBT2Q).

Cette initiative – une série de fiches de progression – présente les statistiques saillantes de l'enquête Sexe au présent du Centre de recherche communautaire (CBRC), l’enquête sur la santé et le bien-être GBT2Q la plus ancienne et la plus vaste au Canada. Son objectif? Utiliser de grandes quantités de données afin d’améliorer de façon concrète et réalisable les résultats de santé de cette communauté. 

« Il y a longtemps eu un manque d'informations sur les hommes GBT2Q ainsi que sur notre bien-être », affirme Len Tooley, un directeur du CBRC qui a dirigé le développement des fiches avec Avancer.  

« Grâce à la mobilisation et aux efforts des membres de notre communauté, des projets tels Sexe au présent sont en train de faire changer la situation. Cependant, maintenant que nous avons ces données, comment pouvons-nous les mobiliser afin d’obtenir de meilleurs résultats? C'est là que les fiches de progression entrent en jeu. »

Conçue à partir des résultats de l’édition 2018 de l’enquête Sexe au présent, la première fiche met en évidence les iniquités en matière de santé GBT2Q à l’échelle pancanadienne, notamment en ce qui concerne la santé mentale, le VIH et les infections transmises sexuellement et par le sang. Des versions locales de ces fiches sont également en cours de développement, donnant aux organisations plus urbaines un aperçu de la communauté GBT2Q des villes telles Edmonton, Halifax et Montréal, entre autres. 

La fiche pancanadienne révèle que la cause de ces inégalités est, en partie, un problème de communication entre les hommes GBT2Q, les prestataires de soins de santé et le système de santé dans son ensemble. Par exemple, un répondant sur cinq possède un médecin qui n’est pas au courant de son orientation sexuelle ou son identité de genre, et un quart n’a pas de médecin ou de praticien traitant. Ces fossés entre les hommes GBT2Q et leurs prestataires – qu'ils existent en raison de préjugés perçus ou réels, de méfiance ou d'un manque de compétence culturelle de la part du prestataire – font en sorte que l’information dont ces hommes disposent est limitée. 

Elle indique également, par exemple, qu'un répondant GBT2Q sur sept ne connaissait pas la PrEP, un médicament de prévention du VIH très efficace dont l'utilisation est autorisée au Canada depuis 2016. De même, plus de la moitié des hommes GBT2Q admissibles à un vaccin anti-VPH gratuit ne l’ont pas encore reçu, et ce, probablement car ils ignorent qu'ils sont couverts ou qu'ils font partie d'un groupe à haut risque pour le VPH.

« Afin de changer ces statistiques, les groupes qui travaillent avec les hommes GBT2Q – qu'il s'agisse d'organismes communautaires ou d’agences de soins de santé de première ligne – doivent déployer des efforts réfléchis et ciblés dans les domaines que ces fiches qualifient de problématiques », explique M. Tooley. L'objectif, explique-t-il, est d'utiliser les fiches de progression pour déterminer comment ces enjeux vont en s’améliorant ou en empirant au fil du temps.

« En mettant en évidence les forces et les faiblesses des différentes régions, ces fiches nous offrent une feuille de route pour garantir un accès plus équitable, des interventions plus efficaces et une amélioration de la prévention, du traitement et du soutien chez nos communautés. »

Téléchargez la fiche de progression pancanadienne ici.

 
 
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